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Un vélo électrique qui roule
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8 février 2020

Du bonheur d’être sur un vélo

Le vélo, créateur de sensations

J’enfourche mon vélo, j’appuie sur les pédales, le moteur me pousse. Je pousse encore plus fort, j’accélère, et une sensation folle s’empare de moi: « youpie, je vole sur mon vélo ! » Je fonce sur cette petite route de campagne qui s’ouvre devant mes yeux. Comme chaque matin en partant de la maison, je remplis mon esprit de cette vue magnifique sur les montagnes enneigées. J’ai le sentiment que je ne pourrai sans doute jamais me lasser de ce beau paysage, de cette petite route, de cette intense sensation que procure le vélo en permettant d’aller si vite en poussant simplement sur des pédales.

J’arrive au rond-point, je jette un coup d’oeil à droite, personne, j’accélère et c’est parti pour le faux-plat descendant. Les 25km/h qui marquent la fin de l’assistance du moteur sont vite avalés, et mes jambes sont désormais seules à faire le travail. J’accélère encore grâce à la légère descente, 28, 29, 30km/h, puis vient la vraie descente, toute droite, linéaire. Sans y penser, j’accélère encore, je pousse fort, de toutes mes forces, pour gagner quelques secondes inutiles sur ces 10 minutes de trajet matinal.

En écrivant ces lignes, je souris à l’idée que j’ai pu réussir à me fabriquer ce petit jeu quotidien: pédaler comme un fou en descente, avant que le replat me freine, juste pour voir les chiffres du compteur s’enchainer. 44, 45, 46, 47, 48, … Vais-je réussir à franchir la barre des 50km/h? C’est presque devenu un rituel, mon petit challenge matinal pour bien commencer la journée. Au début je le faisais sans trop m’en rendre compte, laissant simplement la pente faire son travail d’accélérateur naturel. Et puis l’autre matin, la tempête avait soufflé toute la nuit, et le vent encore présent au moment de mon départ m’a porté si vite que le chiffre 50 est apparu sur le compteur! Ça y est, la barrière qui paraissait impossible était franchie, mon esprit l’a compris et l’adrénaline est arrivée. Grâce à l’aide invisible d’Eole, le rituel était en place.

Le vélo, créateur de sensations

Chaque cycliste a sa manière de faire du vélo, mais nous avons tous je pense en commun cette sensation de plaisir qui s’invite à chaque sortie et qui fait du bien. Pour certains, c’est à la fin d’une montée difficile ou dans une descente rapide, pour d’autres en voyant un paysage inattendu, sauvage ou majestueux, pour d’autres encore, c’est dans les statistiques que se révèle l’équation du bonheur à vélo. Rouler à vélo fait du bien. Rouler à vélo rend heureux.

Singing in the rain

Je me souviens de ce jour où il pleuvait en partant de la maison. J’avais mis mon pantalon de pluie, mes protections de chaussures, ma veste, et mon casque de vélo à visière. J’allais être mouillé, mais ça ne devrait pas être trop grave non plus: j’avais un bon équipement et il ferait bien son travail. Les premiers coups de pédales ne furent pas aussi agréables que les autres jours. Lorsque la route est mouillée, on sent qu’il faut redoubler d’attention pour ne pas glisser bêtement. Et puis les mètres s’enchainent, et la confiance revient. Finalement, je sens bien que je ne risque rien tant que je n’ai pas besoin de serrer les freins. Il faudra juste faire bien attention aux distances de freinage.

Alors le cycliste remplace peu à peu l’humain et ses doutes, un peu plus à chaque coup de pédale. C’est juste de la pluie, il faut faire avec. Ce jour-là il pleuvait tellement que je me souviens d’avoir hurlé de joie après quelques minutes, persuadé de vivre un truc extraordinaire. La pluie giclait de mes pneus, les gouilles s’ouvraient sous mes roues, les gouttes frappaient la visière de mon casque, des perles d’eau ruisselaient le long des manches de ma veste, et tous ces ingrédients inondaient mon esprit de bonheur. Le bonheur béat du cycliste sous la pluie… Difficile de vous l’expliquer avec des mots, mais ce fut vraiment pour moi un grand moment de joie intense. Je me sentais libre et vivant, prêt à rouler jusqu’au bout du monde pour faire durer cette sensation unique.

Les kilomètres s’enchainèrent et bien sûr cette sensation de bonheur s’estompa peu à peu, se noyant dans la pluie qui envahissait de plus en plus mon espace de confort. Au bout d’une vingtaine de minutes, elle disparut même totalement pour laisser place à l’incrédulité: comment était-ce possible de trouver du plaisir à rouler à vélo en étant tout mouillé? Ce revirement de sensation me surprit presque autant que celui qui suivit, car après une autre dizaine de minutes à me demander ce que je faisais là, je fus surpris de trouver la réponse à ma question! J’étais simplement un être humain qui a fait le choix de se rendre au travail à vélo, quelle que soit la météo, et ce matin j’avais la preuve que c’était possible. Mouillé pour mouillé, je pouvais maintenant dignement profiter de la liberté et de la chance de pouvoir être quotidiennement sur mon vélo. J’avais accepté qu’il pleuvait ce matin-là et j’avais enfourché mon vélo, j’étais resté moi-même, celui qui a du plaisir à rouler sur un vélo.

Et j’avais une belle histoire à raconter.

Et vous, dans quelle situation le vélo vous procure-t-il ces belles sensations?

 

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Co-fondateur de Tandem, Léonard est de retour de 9 mois de voyage en famille qui l’ont mené jusqu’en Scandinavie à vélo pendant 5 mois et jusqu’en Asie du Sud-Est en train les 4 derniers mois. Régulièrement, il vous livre ses impressions sur des sujets liés au monde du vélo sur le blog de tandem.ch.

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